Aujourd’hui, j’ai reçu des nouvelles du Tchad, envoyées au presbytère de Saint-Jean-Pied-de-Port. Un immense MERCI à tous ceux qui ont participé à cette magnifique surprise. Il ne doit pas y avoir beaucoup de tchadiens sur le chemin de Compostelle, et parfois je me plais à imaginer que j’y représente le Tchad.
J’ai marché jusqu’à ce jour plus de 1000 kilomètres : la moitié seul, et le reste avec Marc, mon pote de Gouda. Nous nous sommes bien entendus, alternant très naturellement les temps de silence et de discussion. Il était l’intendant et moi l’éclaireur.
Soudain, à Saint-Jean-Pied-de-Port, l’organisation est bouleversée. Dans le refuge, nous trouvons cinq espagnols et un gars venu d’Uruguay, tous ici pour leur premier jour de marche, demain. Au milieu de tout ce monde, nous nous sentîmes un peu perdus, et je vis des larmes dans les yeux de Marc, qui faisait son deuil de plus de 2000 kilomètres de marche presque en solitaire. Nous entrons maintenant sur l’autoroute pèlerine espagnole.
Nous avons interdiction de passer par la route Napoléon demain, car le col est enneigé. Malgré cela, l’Urugayen veut l’emprunter, mais pas seul, et tente de nous entraîner dans l’aventure. Moi qui ai des kilomètres dans les jambes, je sais que l’aventurier met tout en œuvre pour atteindre le plus sûrement son rêve. Et mon rêve, c’est Santiago ; pas la route Napoléon.
Pour les capgéminiens qui me suivent, voici mon CRA :
– Avancement : 1015 kms environ
– RàF : 820 kms environ
Je ne parle pas en jours-homme. Pour l’instant dans mon monde, l’unité de temps, c’est l’éternité, nananère !
NB : je ne sais pas comment se comportera mon téléphone en Espagne. Je maintiendrai le rythme d’un billet par jour, mais il se peut que je ne puisse pas mettre à jour quotidiennement le blog.