Aujourd’hui, naturellement, je n’ai chanté, sifflé ou meumeumé que ce refrain, celui que reprenions en canon chez les scouts :
E ultreïa ! E ultreïa ! E ultreïa ! E ultreïa !
Santiago, Santiago !
De Vézelay,
Du Mont-Saint-Michel,
Du Puy-en-Velay,
Ostabat !
Le petit village d’Ostabat est en effet le point de convergence de trois routes principales vers Compostelle :
- celle de Vézelay, qui draîne ceux qui viennent du nord, les Allemands, les Belges, les Goudas…
- celle de Tours, qui peut se prolonger jusqu’au Mont Saint Michel, qui conduit les Bretons, les Parisiens, les Anglais, les Écossais…
- celle du Puy, qui mène ceux de l’est de la France, de Suisse, de toute l’Europe de l’Est…
On peut penser ce que l’on veut du récent prix Nobel décerné à l’UE, mais je ne peux pas m’empêcher de croire qu’au même tarif, les chemins de Compostelle et le petit village d’Ostabat en méritent bien un par siècle, depuis que les peuples d’Europe s’y donnent rendez-vous.
Aujourd’hui la grêle et la pluie se disputèrent le match, mais le soleil tenait le rôle de l’arbitre. J’ai vu une collection d’arcs-en-ciel, de quoi décorer les ventres d’un régiment de bisounours. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner quand on embrasse du regard les Pyrénées, un arc-en-ciel naissant à ses pieds et se perdant dans les trous de lumière laissés par des nuages bleus, blancs, noirs.