73ème étape : Santiago-de-Compostela Negreira

Aujourd’hui, j’ai donc renfilé mes chaussures de marche et retrouvé les chemins, le grand air, la pluie fine, les oiseaux surpris de mon arrivée silencieuse, le bruit des torrents, l’écoulement discret des petits ruisseaux, le roucoulement d’amour des petits cailloux qui glissent sous les semelles, l’odeur de l’humus, la soif et la chaleur après l’escalade d’une bonne côte, les petits pas rapides dans les descentes, les ponts médiévaux, les « ¡Buen Camino! » jetés au travers des rues, la buée sur les lunettes, le bourdon tour à tour canne, micro, guitare, club de golf ou carabine, les supermercados, les chaussettes trouées, les pipis dans les fougères, les racines qui font trébucher, le casse-croûte assis sur une pierre froide et le cul mouillé, le brossage de dents cadencé par les pas, les joues rouges, le vent, le droit de siffler, chanter, pleurer, rêver sans que rien ni personne ne m’en dérange, la liberté, et j’en ai profité tel un bébé qui serait conscient que cette tétée avalée goulûment et bonne comme un bisou avec un ange, ce serait la dernière avant le sevrage.

13 réflexions au sujet de « 73ème étape : Santiago-de-Compostela Negreira »

  1. Voici mes 5 cinq points positifs pour revenir à pied
    – C’est ainsi que les pèlerins du moyen âge revenaient (et pour cause)
    – A ce stage la forme du pèlerin est ++++
    – A l’aller on vit des expériences, au retour on intègre vraiment ces expériences
    – le sentiment d’avoir vraiment « achevé » son pèlerinage
    – et puis parce que le but n’est pas le but, le but c’est…. le chemin.

  2. Bonsoir mon Viann !
    quelques réflexions :
    – le but du pèlerinage est atteint : c’est comme une neuvaine, le neuvième jour est le dernier…
    – la liberté ressentie pendant ces deux mois et demi ne doit pas devenir une ivresse….
    – le Créateur t’a donné d’autres talents que tu dois faire fructifier….
    – tu as un frère qui repart bientôt à l’autre bout du monde, il a sûrement besoin que tu partages avec lui les grâces, les enseignements et les difficultés de ces 10 semaines de pèlerinage….
    – il y a une voiture qui attend que tu t’en occupes et qui encombre une cour….

    Mais bien-sûr, comme une autre neuvaine que l’on peut démarrer après avoir achevé la précédente, tu as peut-être un second motif profond pour te lancer dans un pèlerinage de Santiago à Vézelay ……? çà, c’est le secret de ton coeur……

    Bises, Pabilly

  3. J’ai connu un mec, genre normand: il a coupé la poire en deux en faisant 8 jours de plonge dans un resto miteux de St. Jacques, avec la solde il s’est payé le biclou d’un tiers qui avait fait le Pélé a vélo et qui rentrait en train, et le gugus a rallongé le plaisir en rentrant sur deux roues.

    Puis il a fini pèlerin professionnel, et il fait tous les pèlerinages du monde en bossant 3-4 mois dans l’année. Je j’ai pas de nouvelles depuis 10 où 15 ans: il a peut-être fait un pèlerinage local en Ouzbékistan qui a mal fini; attends que les travaux de la buanderie soient faits (et finis de payés) avant de tuer Papa et Maman.

  4. J’ai des arguments pour et des contre…
    Je dirais simplement : depuis tout ce temps que tu chemines, tu as dû prendre l’habitude de faire silence et de te mettre à Son écoute. Je crois que c’est Lui qui a la meilleure solution pour toi. Et pour toute ta famille la joie de te retrouver rapidement ou l’acceptation de ton choix et la consolation de t’attendre encore « un peu de temps ». Et si tu demandais ses arguments au Saint-Esprit ?

  5. Salut Vianney

    Sur France O j’ai vu hier soir une sorte de journal filmé d’un couple qui le lendemain de leur mariage est parti de Paris pour rejoindre Jérusalem
    C’était la même aventure que la tienne, filmée
    Avec les péripéties d’un voyage de 6000 km, les joies et les difficultés d’être deux, les rencontres

    Il y a donc d’autres destinations que St Jacques et tu as toutes la vie devant toi pour les faire, seul ou à plusieurs
    Tu as vécu une très belle expérience humaine qui ne peut qu’être profitable pour la suite
    Il faut sans doute revenir à la civilisation

    Merci encore pour tes billets qui nous font rêver et nous font commencer la journée du bon pied

  6. Bonjour. Moi j’ai parcouru Valladolid St Jacques en octobre dernier : 500 kms. Je suis revenue en bus : 17h30 ! Je ne le souhaite à personne !!! Pendant tout le retour en bus, et surtout dans les 200 premiers kilomètres, je me sentais comme déchirée et arrachée -contre ma volonté- à cette nature que j’avais parcourue à pied. J’aurais voulu casser la vitre et sauter du bus pour reprendre mes chaussures et rentrer à pied !
    Lorsque j’étais en train d’arriver à Santiago, je ressentais que j’aurais voulu que le chemin s’allonge, et j’ai rencontré une personne à la dernière étape (O Pedrouzo) qui revenait à pied. Très admirative et presqu’envieuse du choix de cette personne. Or, je devais rentrer moi par un moyen motorisé (un impératif de temps). Mais depuis que je suis revenue, je n’ai qu’une idée en tête et qu’une envie : repartir. Je crois que seuls ceux qui ont fait le pélerinage peuvent comprendre. Je pense que si vous avez pensé revenir à pied ce n’est pas anodin, et il y a des raisons à cela, et c’est peut-être déjà le Saint-Esprit qui est à l’oeuvre en vous et qui vous incite à revenir à pied :
    -parce que vous avez ressenti et désiré le chemin comme le faisaient les pélerins d’autrefois.
    -parce que si vous pensez votre retour à pied c’est parce que vous avez encore des choses à apprendre du chemin.
    -parce que vous avez du temps devant vous et que rien ne presse : dans deux mois les choses à entreprendre en seront au même niveau.
    -parce que le défi est plus grand (je ne suis pas sûre que ce soit toujours facile de suivre le chemin sans forcément voir les bornes des flèches jaunes !!!)
    -parce que peu de gens le font, et c’est dommage.
    -parce que vous allez susciter l’admiration (et peut-être l’envie) des gens que vous allez croiser, et peut-être aussi créer des désirs dans le coeur de certains.
    -parce que c’est c’est trop dur de faire le chemin à l’envers et de le voir se dérouler si vite alors qu’on a mis tant de temps à le parcourir à pied.
    -parce que rentrer à pied est plus écolo.
    -parce que votre famille vous attendra de toute façon, va même peut-être collaborer au côté financier de l’histoire pour que vous viviez votre rêve à fond, et qu’elle en sera d’autant plus heureuse de vous savoir heureux.
    -parce que -très égoistement cette fois- vous continuerez à nous enchanter, nous faire rêver et égayer nos soirées quand nous lirons vos billets.

    Bon, je m’arrête là en m’excusant auprès de ceux qui vous sont chers et qui voudraient que vous rentriez vite, mais vraiment, prenez le temps à Fisterra, de prier, et de vraiment interroger votre coeur pour faire le bon choix.
    à bientôt de vous lire, et merci de partager votre aventure !

    • Crépin, vous m’êtes inconnus, mais pas Candé/Beuvron ni la communauté St. Martin: nous y fûmes pour une ordination voici un an et demi, et nous nous sommes mariés dans la paroisse de Vouvray. Peut-être connaissez-vous don Etienne & don Jean-Baptiste ? Nous ne sommes pas loin: nous habitons a côté de Beaugency; peut-être Vianney pourrait-il aménager quelque chose …

  7. Pour ceux que ça intéresse, extrait de CAMINO n° 124 de décembre 2012
    « Àforce de tout voir l’on finit par tout supporter…Àforce de tout supporter l’on finit partout tolérer… À
    force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… Àforce de tout accepter l’on finit par tout approuver ! »
    Saint Augustin.
    Depuis septembre 2012, la rédaction réfléchissait sur le sujet… informer, ne pas informer, parler, ou
    garderlesilence. Il n’est pas dans nos habitudes de commenter des faits d’actualité, et encore moins
    desfaits politiques…La seule fois ou nous avons modifié la une de votre bulletin Camino, c’est à la
    suite des attentats de Madrid (11 mars 2004), oùil nous semblait évident que les pèlerins que nous
    sommes tous devaient manifester leur solidarité avecle peuple espagnol qui accueille tant et tant de
    pèlerins ou derandonneurs chaque année sur son beau «Camino de Santiago».
    Tous les partis politiques ont leur part de responsabilité dans ce qui se passe actuellement, puisque le crédit
    (la dette) est un moyen (difficilement justifiable maintenant) de vivre en rejetant le remboursement sur les
    générations à venir…. La vie facile aujourd’hui pour nous, la vieplus dure pour eux plus tard!
    Non, ce qui nous pousse aujourd’hui à communiquer de la sorte est le choc que veulent imposer à la société
    tout entière une petite minorité d’individus. Il n’est pas question aujourd’hui de rejeter les homosexuels, de
    les condamner, de les pourchasser. La vie intime des gens leur appartient et personne ne doit juger l’autre sur
    sa sexualité. Ces pratiques d’une autre époque pas si lointaine nous feraient revenir aux heures les plus
    sombres de notre société… (1942-1945) que personne ne souhaite voir revenir. Mais permettre que le code
    civil, créé par Napoléon en 1804, autorise une union reconnuepar la société, entre deuxhommes ou deux
    femmes, nous paraît une piste dangereuseà suivre, et même une aberration… Xavier Bongibault, fondateur
    de Plus gay sans mariage, est lui aussi d’accord pour que les droits de chacun soit respectésmais aussi qu’un
    enfant puisse se construire avec un papa et une maman.
    Le fondement de la sociétéest la famille et le pèlerin de Saint-Jacques en marche vers un monde plus
    humain, plus respectueux des piliers fondateursde notre humanité, doit aussi se faire entendre. Notre bulletin
    avec ses 19 0000 abonnés est le seul bulletin jacquaire lu(aussi) au Palais de l’Elysée… puisque certains de
    nos abonnés occupent de hautes fonctions au sein de l’état.
    Oui, Caminon’est pas un journal qui supporte tout, tolère tout, accepte tout. Nous ne sommes pas des
    moutons, et ne vivons pas dans le monde «des bisoumours». Dire les choses, faire connaître et agir est notre
    devoir. Pour que l’homophobie n’existe plus car nous vivons dans une société où nous devons nous
    respecter (sinon c’est la guerre!) et qu’hommes, femmes et enfants, restent le pilier fondateur de notre
    société, nous appelons tous les pèlerins franciliens et ceux de toute la France sans distinction de famille
    politique (UMP, PS, NPA, MODEM, FN, PC, LO, EELV, RADICAL, NON INSCRIT, SANS
    ETIQUETTE) à se joindre à nous le dimanche 13 janvier 2013 à la manifestation nationale pour dire non au
    projet de loi du «Mariage pour tous». Nous nous reconnaîtrons en accrochant sur notre sac à
    « Àforce de tout voir l’on finit par tout supporter…Àforce de tout supporter l’on finit partout tolérer… À
    force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… Àforce de tout accepter l’on finit par tout approuver ! »
    Saint Augustin.
    Depuis septembre 2012, la rédaction réfléchissait sur le sujet… informer, ne pas informer, parler, ou
    garderlesilence. Il n’est pas dans nos habitudes de commenter des faits d’actualité, et encore moins
    desfaits politiques…La seule fois ou nous avons modifié la une de votre bulletin Camino, c’est à la
    suite des attentats de Madrid (11 mars 2004), oùil nous semblait évident que les pèlerins que nous
    sommes tous devaient manifester leur solidarité avecle peuple espagnol qui accueille tant et tant de
    pèlerins ou derandonneurs chaque année sur son beau «Camino de Santiago».
    Tous les partis politiques ont leur part de responsabilité dans ce qui se passe actuellement, puisque le crédit
    (la dette) est un moyen (difficilement justifiable maintenant) de vivre en rejetant le remboursement sur les
    générations à venir…. La vie facile aujourd’hui pour nous, la vieplus dure pour eux plus tard!
    Non, ce qui nous pousse aujourd’hui à communiquer de la sorte est le choc que veulent imposer à la société
    tout entière une petite minorité d’individus. Il n’est pas question aujourd’hui de rejeter les homosexuels, de
    les condamner, de les pourchasser. La vie intime des gens leur appartient et personne ne doit juger l’autre sur
    sa sexualité. Ces pratiques d’une autre époque pas si lointaine nous feraient revenir aux heures les plus
    sombres de notre société… (1942-1945) que personne ne souhaite voir revenir. Mais permettre que le code
    civil, créé par Napoléon en 1804, autorise une union reconnuepar la société, entre deuxhommes ou deux
    femmes, nous paraît une piste dangereuseà suivre, et même une aberration… Xavier Bongibault, fondateur
    de Plus gay sans mariage, est lui aussi d’accord pour que les droits de chacun soit respectésmais aussi qu’un
    enfant puisse se construire avec un papa et une maman.
    Le fondement de la sociétéest la famille et le pèlerin de Saint-Jacques en marche vers un monde plus
    humain, plus respectueux des piliers fondateursde notre humanité, doit aussi se faire entendre. Notre bulletin
    avec ses 19 0000 abonnés est le seul bulletin jacquaire lu(aussi) au Palais de l’Elysée… puisque certains de
    nos abonnés occupent de hautes fonctions au sein de l’état.
    Oui, Caminon’est pas un journal qui supporte tout, tolère tout, accepte tout. Nous ne sommes pas des
    moutons, et ne vivons pas dans le monde «des bisoumours». Dire les choses, faire connaître et agir est notre
    devoir. Pour que l’homophobie n’existe plus car nous vivons dans une société où nous devons nous
    respecter (sinon c’est la guerre!) et qu’hommes, femmes et enfants, restent le pilier fondateur de notre
    société, nous appelons tous les pèlerins franciliens et ceux de toute la France sans distinction de famille
    politique (UMP, PS, NPA, MODEM, FN, PC, LO, EELV, RADICAL, NON INSCRIT, SANS
    ETIQUETTE) à se joindre à nous le dimanche 13 janvier 2013 à la manifestation nationale pour dire non au
    projet de loi du «Mariage pour tous». Nous nous reconnaîtrons en accrochant sur notre sac à dos une
    coquille Saint-Jacques, comme signe de ralliement!Ultreia … en avant !Nous comptons sur tous!
    François LEPERE, rédaction du bulletin Camino, responsable des éditions LEPERE.
    une

  8. Merci Vian !
    ok, banco pour les 2 clairs d’autel.
    Nonor t’embrasse, elle a dit ce matin a la maitresse que son parrain étais en Espagne. Celle-ci lui demande si tu y habites, et Nonor a bien répondu que non, que tu étais a St. Jacques de Compostelle.
    Alors imagine sa joie en rentrant, lorsqu’elle a vu son courrier ! Merci pour elle !

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